Le hat-trick de Low Wee Wern

À Melbourne, Low Wee Wern a porté à 16 son nombre de victoires depuis son retour (Crédit photo : Low Wee Wern) 

Gros plan : Low Wee Wern sur sa lancée

En remportant l'open d'Australie à Melbourne, Low Wee Wern a prolongé son incroyable série de victoires. La Malaisienne en est à trois titres consécutifs depuis son retour de blessure.

Ce qui était tout d'abord un retour étonnant à la compétition est en train de devenir une incroyable série de victoires : Low Wee Wern vient de remporter trois titres consécutifs, après vingt mois d'absence suite à plusieurs opérations au genou. Après un parcours sans faute, la Malaisienne a retrouvé en finale à Melbourne Hana Ramadan, qu'elle avait battue quelques jours plus tôt en Tasmanie (voir le blog de la semaine dernière). « Mais je ne me suis pas reposée sur cette victoire, et je suis ravie que les choses aient à nouveau tourné en ma faveur, » explique-t-elle (Source : The Malay Mail). L'ancienne numéro 5 mondiale a eu besoin de 4 jeux, et une heure de match, pour se débarrasser de la jeune Égyptienne. « Trois titres de suite, je vais m'en rappeler longtemps. C'est la récompense de tout le travail effectué ces deux derniers mois. Je me sens de mieux en mieux, mais je commence aussi à ressentir l'accumulation des matches (NDLR : elle a remporté 16 victoires de rang). J'ai besoin de rentrer à la maison et de repartir à l'entraînement, afin de travailler certains points techniques avec mon entraîneur Aaron Soyza et d'être en mesure de défendre notre médaille d'or aux Jeux d'Asie. » Même si elle n'a pas été retenue en individuels, Low Wee Wern fait partie de la sélection Malaisienne pour l'épreuve par équipe. Ces Jeux se déroulent en Indonésie, à partir du 23 août. 

Natif de Melbourne, Rex Hedrick s'est imposé chez lui aux dépens du Suisse Steinmann (Crédit photo : Squash Australia)

Chez les hommes, le régional de l'étape Rex Hedrick a tenu son rang de favori, s'imposant sans perdre un jeu. Mais le 64ème mondial a néanmoins dû batailler en finale pour se défaire du Suisse Dimitri Steinmann, qui avait sorti le Français Sébastien Bonmalais au tour précédent. « Seb n'avait pas récupéré de son gros combat en quart de finale la veille, » indique son entraîneur Renan Lavigne. Le Réunionnais (100ème mondial) avait battu l'Australien Joshua Larkin (70ème mondial), confirmant ainsi sa progression linéaire de ces derniers mois.

Les autres news de la semaine du squash

-- Les championnats du monde de squash vétérans, qui avaient lieu pour la première fois aux États-Unis (à Charlottesville) ont réuni 750 athlètes issus d'une soixantaine de pays. L'Australie a raflé le plus grand nombre de titres (6), emmenée par sa superstar Sarah Fitz-Gerald. L'ancienne n°1 mondiale et cinq fois championne du monde a remporté son troisième titre consécutif en +45 ans, et continue ainsi son incroyable série : elle n'a pas perdu un match depuis ... 2001 ! « J'adore ce sport, je le pratique depuis que je suis enfant, » a déclaré celle qui est désormais vice-présidente de la Fédération internationale (WSF). (Source : Squashinfo). « Ce n'est pas parce qu'on est plus âgé et retraité qu'on ne peut plus jouer ! J'ai encore l'envie au fond de moi, et c'est le cas de tous les anciens pros qui étaient ici. En ce qui me concerne, mon expérience et ma connaissance du squash sont à 50 % la raison de mes victoires, avant même que le côté physique n'intervienne. J'adore cette compétition, et l'esprit d'équipe entre joueurs d'une même nation. Les prochains évènements - championnats du monde en Pologne et Jeux mondiaux au Japon sont déjà notés dans mon agenda ! J'ai rencontré tellement de gens extraordinaires qui ont consacré leur existence à ce sport, et j'apprécie de pouvoir également lui donner quelque chose. » Parmi ses compatriotes à avoir aussi glané l'or, il y a Geoffrey Davenport (+60 ans, qui égale le record du Sud-Africain Craig Van der Wath avec six titres mondiaux), et l'ancien n°2 mondial Brett Martin en +55 ans. Derrière l'Australie, les cinq titres de l'Angleterre sont venus de joueurs et joueuses qui étaient tête de série n°1 de leur tableau. Battue par Natalie Grainger il y a deux ans (l'Américaine a cette fois remporté la catégorie +40 ans), Lauren Briggs s'est imposé en +35 ans, alors que Nick Taylor a été impérial en +45 ans, ne perdant aucun jeu comme en 2016. Le tableau le plus attendu était celui des +35 ans hommes, avec plusieurs anciens "top players". Le Néerlandais Laurens Jan Anjema en est sorti vainqueur, battant le Bostwanais Alister Walker en finale, alors que l'Espagnol Alex Garbi a privé l’Égyptien Wael El Hindi de la médaille de bronze.

Sarah Fitz-Gerald (au centre en bleu) en compagnie de plusieurs autres joueurs et joueuses sacrés à Charlottesville (Crédit photo : Sarah Fitz-Gerald)

Pas de médaille côté Français, mais on savait que ce serait compliqué au vu de la concurrence. Seule chance réaliste de podium, la finaliste de 2014 Claire Bryars s'est incliné au premier tour chez les +65 ans face à l'Australienne Yvonne Trotter, future médaillée de bronze. Deuxième Française présente outre-Atlantique, Jennifer Corigliano s'est hissée en 1/8è de finale avant de s'incliner face à Karen Meakins, qui se classera elle aussi troisième. La plupart des hommes ont franchi un tour, mais aucun n'a atteint le top 16, si ce n'est Mike Barnard en +80 ans. Mais à l'image de Nicolas Barbeau (19ème en +45 ans), tous ont été ravis de vivre cette expérience. « Je n'ai pas atteint mon objectif de départ - le top 16 - mais étant donné le niveau des 10 meilleurs et même des 10 suivants, je n'ai pas beaucoup de regrets. Je n'ai qu'une envie : continuer à m’entraîner pour revivre ce genre d’expérience, d'autant plus quand on voit la qualité du jeu chez les plus âgés ! Cette semaine a été fantastique d’un point de vue sportif et humain, sans parler des installations absolument grandioses et de l'organisation impeccable. »

--- La PSA (Professional Squash Association) a publié mercredi dernier les nouveaux classements mondiaux, avec sans surprise très peu de changements étant donné le faible nombre de tournois en juillet. Un seul mouvement dans le top 20 chez les hommes, avec Cameron Pilley qui prend la 20ème place aux dépens de Leo Au. Finaliste et lauréat de l'open de Malaisie, Tsz Fung Yip et Abdulla Al Tamimi atteignent leur meilleur classement - 25ème et 28ème. Les ascensions les plus marquées dans le top 100 sont celles d'Angus Gillams et Tayyab Aslam, tous deux vainqueurs d'un tournoi 10 000 $ en juillet et qui grimpent de 24 places (69ème et 71ème). Côté Français, Victor Crouin gagne 5 places (81ème) et dépasse ainsi Baptiste Masotti. Comme le Toulonnais, Enzo Corigliano atteint le meilleur classement de sa carrière (136ème, +18 places). Grâce à sa finale au Guatemala, Christophe André gagne 72 places (330ème), alors que Fabien Verseille fait sa réapparition au classement, pour la première fois depuis janvier 2013. Annonciateur d'un retour sur le circuit pour l'Aixois ? On en saura sans doute plus au cours des prochaines semaines ... Chez les femmes, le top 20 est inchangé, avec une Nour El Sherbini au sommet de la pyramide pour le 28ème mois d'affilée. Camille Serme est toujours cinquième, alors que Coline Aumard gagne 2 places (34ème). Le fait marquant est la remontée fulgurante de l'ancienne n°5 mondiale Low Wee Wern : la Malaisienne effectue un bond de 154 rangs (70ème), sachant que ce classement ne tient pas compte de sa victoire à l'open d'Australie (voir plus haut).

Les classements mondiaux d'août (Crédit photo : PSA World Tour)

--- Depuis samedi et jusqu'au 12 août, Paris accueille la 10ème édition des Gay Games, la plus grande manifestation culturelle, festive, et surtout sportive au monde. Fondés par le médecin et décathlète olympique américain Tom Waddell, les Gay Games ont lieu tous les quatre ans depuis 1982. Même s'ils sont comme leur nom l'indique soutenus par la communauté LGBT, ces jeux sont ouverts à toutes et tous. La devise de cette 10ème édition ? : « All Equal » (« Toutes et tous égaux »), car ils entendent porter haut et fort des valeurs de respect, de partage, de lutte contre toutes les discriminations. Quelques chiffres ? Plus de 10 000 participants (dont un quart de femmes) en provenance de 91 pays, 2800 bénévoles, 67 sites, 14 évènements culturels, et 36 sports. Dont le squash, qui figure au programme des Gay Games depuis 1990. La compétition a démarré sur les courts du stade Charléty ce matin, et est organisée par l'association les Petites Frappes avec le soutien de la Fédération Française de Squash. Conformément à l'esprit des Jeux, la petite centaine de participants sont répartis en plusieurs catégories, afin que chacun puisse y trouver sa place et ait l’occasion de se dépasser. Des poules se déroulent aujourd'hui et demain, avant le début de la phase éliminatoire mercredi, puis les finales vendredi. De très nombreux pays sont représentés, avec bien sûr un gros contingent Français (une quarantaine, quasiment tous Franciliens), mais aussi des joueurs en provenance d'Australie, d'Amérique du Nord (Canada, États-Unis), de Malaisie, d'Afrique du Sud, et de nombreux pays Européens (Royaume-Uni, Allemagne, Pays-Bas, Belgique, Danemark, Russie, Espagne, Suisse et Ukraine). Faut-il voir dans la présence de la discipline à ces jeux organisés dans la capitale Française un signe positif en vue de Paris 2024 ? Engagée dans une longue campagne pour son intégration au programme olympique, le squash devrait être définitivement fixé sur son sort après Tokyo 2020.

Les Gay Games ont débuté aujourd'hui sur les courts du PUC, en présence de la ministre des sports Laura Flessel (Crédit photo : François Prince)

Les rendez-vous squash de la semaine

--- La saison vient à peine de reprendre, et les joueurs Français sont déjà sur le pont. Après Sébastien Bonmalais la semaine dernière (voir ci-dessus), c'est au tour de Baptiste Masotti et Christophe André. Le premier nommé démarre l'exercice 2018-2019 demain à Prétoria en Afrique du Sud, avec un tournoi 11 000 $. Tête de série n°3, le Niortais a un parcours largement à sa portée jusqu'en demi-finales, où il devrait retrouver l’Égyptien Mazen Gamal (63ème mondial, et qu'il avait battu au dernier championnat du monde). De son côté, André entre en lice en Australie (5 000 $) vendredi. Lui aussi a deux premiers tours très abordables, avant sans doute de croiser la route du jeune Malaisien Darren Rahul Pragasam, quart de finaliste du championnat du monde junior, en quarts. Un bon parcours du Réunionnais en Australie lui permettrait de continuer sa remontée dans la hiérarchie mondiale du squash. Baptiste Masotti utilise la raquette de squash Tecnifibre Carboflex 130 X-Speed, disponible sur My Squash.

Baptiste Masotti et Christophe André (ici en compagnie de Yann Perrin, à l'open international de Nantes 2016) débutent leur saison 2018-2019 cette semaine (Crédit photo : SiteSquash)