Tarek Momen champion du monde !

Gros plan : Tarek Momen sur le toit du monde

Cela faisait quelques temps que Tarek Momen était proche d'un grand titre, et l’Égyptien a connu la consécration au Qatar hier : à 31 ans, il est devenu champion du monde de squash, en battant Paul Coll en finale.

« Je n'avais jamais gagné de tournoi Platinum auparavant et me voilà champion du monde, c'est incroyable. » Tarek Momen a tout résumé avec cette phrase prononcée quelques minutes après sa victoire face à Paul Coll à Doha, en finale de l'épreuve reine de la discipline hier. « C'était un rêve d'enfant. Je le réalise à 31 ans, alors que j'essaie depuis tant d'années et que j'ai parfois été très proche (NDLR : il s'était incliné en finale en 2018-2019 face à Ali Farag, forfait de dernière minute à Doha en raison d'un deuil familial). Je me suis imaginé en train de faire ce discours un nombre incalculable de fois, mais je ne sais pas quoi dire ... J'aimerais féliciter Paul pour sa superbe semaine. Il m'avait battu lors de nos dernières finales l'un contre l'autre, et je suis content d'avoir réussi à inverser la tendance. Je sais qu'il avait beaucoup donné lors des tours précédents et j'ai vu qu'à la fin il avait un peu de mal à se déplacer, mais il n'a rien lâché. » La finale n'a pas tenu toutes ses promesses (sa durée, 39 minutes, est la plus courte depuis la mise en place du système de comptage en 11 points en 2004), car même Superman Paul Coll a ses limites : après deux énormes combats d'1h24 contre Marwan El Shorbagy, tombeur de son frère Mohamed au tour précédent, en demi-finale et surtout d'1h59 face à Omar Mosaad en 1/8ème (1h59), il n'a pas abordé cet ultime match en pleine possession de ses moyens physiques, et Momen a appuyé là ou ça fait mal. « Ça a été dur, Tarek a attaqué dès l'entame du match et sa précision m'a fait mal. Bravo à lui d'avoir su se montrer à la hauteur de l'évènement, » disait le Kiwi. « Je suis déçu de cette défaite mais je suis très fier de mon tournoi. Merci à tous les gens qui m'ont soutenu depuis la Nouvelle-Zélande, et qui se sont levés la nuit pour regarder mes matches. » Cette édition 2019-2020 a sans doute été l'une des plus ouvertes depuis longtemps, et on savait dès l'issue des quarts de finale qu'un 18ème joueur rejoindrait ses illustres aînés au palmarès. Même si la domination Égyptienne n'a pas été aussi marquée que d'habitude lors des tournois majeurs, et que des joueurs d'autres pays ont animé la compétition (Paul Coll bien sûr, mais aussi Simon Rösner, James Willstrop et le héros local Abdulla Al Tamimi), le pays des Pharaons détient toujours les huit titres mondiaux majeurs. Et celui là, Tarek Momen est assuré de le conserver pendant presque un an et demi : la prochaine édition aura lieu en mars 2021 à Chicago. 

Usé par un parcours du combattant à Doha, Paul Coll (à gauche) n'a rien pu faire face à un Tarek Momen impérial (Crédit photo : Steve Cubbins)

Le repêchage des héros du récent CIB Egyptian Open, Baptiste Masotti et Victor Crouin, avait porté le nombre de joueurs Français dans le tableau à sept, soit un record historique. Malheureusement, leurs parcours n'ont pas été aussi brillants qu'ils ne l'avaient été au pied des pyramides. La faute au tirage au sort pour Victor Crouin et Auguste Dussourd, battus sans démériter par Mohamed El Shorbagy et Karim Abdel Gawad, n°2 et 4 mondiaux. Opposé au vice-champion du monde 2015 Omar Mosaad (n°15), Baptiste Masotti aurait pu continuer sur sa lancée de ses exploits au pied des pyramides s'il avait pu prendre 2 jeux d'avance, mais une fois revenu au score le géant Égyptien a pris le dessus dans la deuxième moitié du match. Vainqueur d'un duel Franco-Français face à Benjamin Aubert au premier tour, Lucas Serme s'est ensuite incliné face à Saurav Ghosal (n°11). Si ces défaites étaient conformes à la logique, celles de Grégoire Marche et Mathieu Castagnet, face au même joueur ont constitué une déception. Survolté devant son public, Abdulla Al Tamimi a réalisé le tournoi de sa vie et les numéros 1 et 2 français en ont fait les frais. « À son jeu résolument très offensif, le protégé de Geoff Hunt a ajouté cette constance qui lui faisait parfois défaut auparavant, » confiait l'entraîneur national Renan Lavigne. « Ça lui a permis de jouer toute la semaine à un niveau top 10, à l’image de sa défaite in extremis en 1/8ème de finale face à Tarek Momen. »

En battant tour à tour Grégoire Marche et Mathieu Castagnet, le Qatari Abdulla Al Tamimi a été le bourreau des Bleus (Crédits photo : PSA World Tour)

Les français sur le circuit international

Douze mois après leur affrontement en finale (voir le blog du 18 novembre 2018), Baptiste Masotti et Sébastien Bonmalais se retrouvent cet après-midi (17h) en demi-finale de l'open international Niort Venise Verte (12 000 $). Le premier cité, qui a battu Fabien Verseille en quarts vendredi soir, partira favori. L'autre demi met aux pris l'Anglais Ben Coleman à l'Américain d'origine Pakistanaise, Shahjahan Khan. Après un an d'absence, Christophe André a effectué un retour victorieux en PSA avant de chuter en 1/8è, alors que les jeunes Edwin Clain, Toufik Mekhalfi et Manuel Paquemar n'ont pas franchi le premier tour. Autre comeback gagnant, celui d'Élise Romba sur ses terres de Créteil (6 000 $) après 18 mois loin du circuit international, en raison d'une grave blessure au genou. Elle est même passée tout près d'une qualification pour le dernier carré, s'inclinant 11-9 au cinquième jeu face à l'Espagnole Cristina Gomez. Enfin, Mélissa Alves était à Detroit pour un 30 000 $. Elle a franchi les 1/8ème de finale malgré une douleur à l'adducteur, mais n'a pas pu défendre ses chances en quart face à Olivia Blatchford Clyne, 19ème mondiale.

Finalistes en 2018, Baptiste Masotti se retrouvent en demi de l'open international de Niort cet après-midi (Crédit photo : Niort Squash Club)

L'actu du squash en France

--- Les favoris ont tenu leur rang au championnat de France de squash -19 ans, qui s'est achevé lundi dernier au Angers PlayGround. Chez les filles, Mahé Asensi avait causé une petite sensation en sortant Ninon Lemarchand en demi-finale, mais la marche était trop haute face à Ambre Allinckx. Sans surprise, la Franco-Suisse conserve son titre, sans perdre un jeu. Yuna Loaëc complète le podium. Après une médaille de bronze et une d'argent lors des deux dernières éditions, Toufik Mekhalfi a remporté l'or chez les garçons. Le pensionnaire du pôle France d'Aix-en-Provence a parachevé un weekend sans faute en dominant Paul Gonzalez en finale. Ce dernier s'était imposé en demi-finale face à Manuel Paquemar, qui a remporté le bronze aux dépens de Baptiste Bouin.

Toufik Mekhalfi et Ambre Allinckx sont montés sur la plus haute marche du podium au championnat de France -19 ans (Crédit photo : Nicolas Barbeau)

--- Plus de 13 mois après sa blessure au genou à l'US Open, Grégory Gaultier va enfin faire son retour à la compétition ! Ce sera le samedi 23 novembre dans son club d'Annecy, à l'occasion de la deuxième journée du championnat de France squash Interclubs. Invité de la chaîne Sport en France cette semaine, le champion du monde 2015 a indiqué qu'il devrait normalement faire sa rentrée sur le circuit international au Tournament of Champions à la mi-janvier, mais qu'avant cela il pourrait faire partie de la sélection qui participera au championnat du monde par équipe (15-21 décembre Washington). Les noms des quatre joueurs qui représenteront la France outre-Atlantique doivent être dévoilés dans les prochains jours, et la présence du French General dans leurs rangs serait évidemment un coup de boost pour les ambitions des Bleus. Les deux nations phares du squash planétaire ont dévoilé leur composition d'équipe cette semaine : pour l'Angleterre, ce sera le quatuor Adrian Waller, James Willstrop, Declan James et Daryl Selby alors que l’Égypte alignera quatre membres du top 10 mondial (Ali Farag, Tarek Momen, Karim Abdel Gawad et Mohamed Abouelghar).   

13 mois après sa dernière apparition (à l'US Open, face à Ali Farag), Grégory Gaultier va retrouver la compétition samedi prochain à Annecy (Crédit photo : PSA World Tour)

Les rendez-vous squash des deux prochaines semaines

--- Certainement déçus par leur sortie prématurée au championnat du monde, Mohamed El Shorbagy et Karim Abdel Gawad tenteront de se relancer au Channel VAS Championships at St. George’s Hill (106 000 $, Gold) qui débute mardi à Londres. Si la hiérarchie est respectée, les numéros 2 et 4 mondiaux ont rendez-vous en finale, mais le parcours de Gawad est semé d'embûches : Marwan El Shorbagy en quart, et le vice-champion du monde Paul Coll en demi-finale. Côté Français, Lucas Serme devra battre George Parker pour défier Gawad en 1/8è de finale, alors que Mathieu Castagnet est opposé à l'Espagnol Iker Pajares. En cas de succès, il se mesurera à Joel Makin. Toujours à Londres, Énora Villard participe à un 12 000 $, alors que Victor Crouin sera tête de série n°1 en République Dominicaine (12 000 $ également), où le tableau est assez homogène (sept joueurs classés entre la 50ème et la 100ème place). Enfin les jeunes Edwin Clain et Adrien Douillard disputeront un 6 000 $ en Italie.

Après un championnat du monde décevant, Mohamed El Shorbagy et Karim Abdel Gawad vont tenter de se rattraper à St George's Hill (Crédit photo : PSA World Tour)

Prochain rendez-vous pour l'actu squash le mardi 26 novembre.