Mathieu Castagnet : « Nous reconstruisons l'équipe de France »

Publié le : 04/05/2018 18:18:07

Mathieu Castagnet au Canary Wharf Squash Classic 2018

Victorieuse de l'Allemagne ce vendredi en demi-finale, l'équipe de France "new look" tentera de conserver son titre face à l'Angleterre demain (Crédit photo : Dsqv E.V.)

Mathieu Castagnet et les Bleus affronteront demain l'Angleterre en finale du championnat d'Europe. En attendant le numéro 2 français revient pour My Squash sur son actualité récente.

Pour la huitième fois, Mathieu va affronter l'Angleterre avec l'équipe de France en finale du championnat d'Europe, demain à Wroclaw (14 heures). Il sera opposé soit à James Willstrop, soit à Daryl Selby - si Nick Matthew n'est pas remis de sa blessure. 

Ce championnat d’Europe est essentiel pour reconstruire l’équipe de France (NDLR : après l'élimination prématurée aux Mondiaux). Nous sommes en train de construire un nouveau groupe, avec des jeunes en devenir. J’espère que nous aurons un bel horizon.

Après son succès à Wimbledon, Mathieu a enchaîné avec deux victoires en Interclubs et le titre de champion de France (son troisième consécutif car il était absent en 2017).

Cette série de 10 victoires de suite m'a redonné confiance en mes capacités physiques. Surtout celle face à James Willstrop, ça a été le match le plus compliqué. J’ai vraiment dû m’employer physiquement, car c’est un joueur d'une précision incroyable. Je n’ai plus aucun souci et je me sens en forme. Lorsque je repense à l'année écoulée, je me dis que le travail n’a pas été fait en vain. Mais la vie de joueur de haut niveau est faite de hauts et de bas : il est difficile de maintenir son niveau, notamment à cause des déplacements, du décalage horaire, etc. Concernant le championnat de France, je suis fier de l’avoir remporté une nouvelle fois. Ce titre a du sens pour moi car de grands noms sont inscrits sur ce trophée, en premier lieu Thierry Lincou et Grégory Gaultier. Il sera difficile d’en gagner dix, mais je compte bien défendre mes chances chaque année.

Mathieu Castagnet a remporté son troisième titre de champion de France à Montpellier il y a quelques semaines  (Crédit photo : Fédération Française de Squash)

Il a ensuite disputé l'open d'El Gouna, où il s'est incliné en 1/8è de finale face à Marwan El Shorbagy

Lors des deux derniers tournois World Series, j'ai atteint le deuxième tour avant de perdre contre le futur vainqueur, à chaque fois des joueurs du top 3 mondial. C'est satisfaisant d'être régulièrement parmi les 16 derniers en lice. Je pense que si je continue sur cette lancée, le top 20 sera de nouveau accessible d'ici quelques mois, d'autant que j’ai toujours deux zéros qui pénalisent ma moyenne.

Les joueurs et joueuses Égyptiens sont ultra-dominateurs cette saison. Quel est l'avis de Mathieu sur l'émergence des joueurs de ce pays depuis plusieurs années ?

J’ai discuté avec des entraîneurs Égyptiens : si l'on prend le cas d'un club à Alexandrie, l'un d'eux me disait que tous les ans il sélectionnait les 10 meilleurs parmi 100 joueurs en -11 ans. Ce sont donc des jeunes qui ont déjà un petit truc en plus par rapport aux autres. Il y a ensuite une question de culture. En France, les jeunes sont trop protégés par rapport à ce qui se fait là-bas. En Égypte, un jeune apprend l'autorité très tôt et a des consignes à respecter. En cas de problème pour une raison ou une autre, les parents vont prendre le parti de l'entraîneur. Les jeunes doivent donc se donner les moyens de travailler, et de progresser. La différence est claire : si je rentre sur le court avec un jeune de 13 ans en Égypte, en me présentant en tant qu’ancien joueur du top 10 mondial, il ne me respectera pas autant qu’un Français du même âge : son seul objectif sera de gagner.

Mathieu Castagnet estime que la densité chez les jeunes est l'un des facteurs de réussite du squash Égyptien (Crédit photo : Pharaoh Squash)

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