Mathieu Castagnet : « Je n'avais pas joué à ce niveau depuis plus d'un an »

Pour son premier match de l'année 2018, Mathieu Castagnet s'est incliné contre Tarek Momen en Suède, mais en réalisant un match référence, qui le rend optimiste pour l'avenir. De bon augure avant le Windy City Open, qui commence après-demain pour le numéro 2 Français.

Débarrassé de ses soucis physiques, Mathieu Castagnet a retrouvé toutes ses qualités athlétiques (Crédit photo : Swedish Open Squash)

Retour sur son match contre Tarek Momen en Suède (perdu en cinq jeux après 1h37, et salué unanimement par les observateurs, et son adversaire, comme un match exceptionnel).

Dans mon esprit, ce match face à Tarek représente la fin d’une longue période de blessures. Je pense que je n'avais pas joué joué un squash de ce niveau depuis plus d’un an. Je me sentais bien physiquement, je bougeais bien sur le court et j’étais concentré sur mon adversaire plutôt que sur moi-même. À aucun moment, je n’ai ressenti de douleur ni une quelconque appréhension. Ce match me permet d’espérer revenir à mon meilleur niveau, et d’envisager un avenir favorable. Par contre, la journée du lendemain fût très difficile ! Pourtant, j'ai disputé dans la foulée des rencontres par équipe en Allemagne, car je souhaitais savoir si j’étais capable d’enchaîner des matches malgré la fatigue. Pour être honnête, ça a été une torture : j'étais épuisé et je n’arrivais pas à plier les jambes. J’ai pourtant tout essayé - les soins avec les kinés, les bains froids, l'alimentation adéquate, l’hydratation, etc. Mais il n’y avait rien à faire si ce n'est attendre que les muscles se régénèrent. Il m’a fallu une bonne semaine pour me remettre de ce match.

Suite au forfait de Grégory Gaultier, Mathieu a été intégré au tableau principal du Windy City Open qui commence demain à Chicago (il affronte un qualifié vendredi au premier tour, avant un éventuel huitième de finale contre Mohamed El Shorbagy).

C’est difficile de parler de bonne nouvelle lorsqu’un joueur comme Grégory, membre de l’équipe de France de squash, se retire d'un tournoi en raison d’une blessure. J’ai maintenant suffisamment d’expérience pour savoir ce qu'un forfait signifie : manquer des événements importants est difficile à gérer, et peu à peu le doute s'installe. Le hasard a fait que j’étais la tête de série numéro 1 des qualifications, et j'ai donc basculé dans le tableau principal. Je prépare donc ce premier tour et j’espère qu’il se passera bien. Souhaitez-moi bonne chance !

Même si l'Égyptien a réussi à s'en sortir, la défense de Castagnet - qu'il a qualifié de surhomme - a rendu fou Tarek Momen à l'open de Suède (Crédit photo : Swedish Open Squash)

Étant donné l'importance de l'aspect psychologique dans le sport de haut niveau, Mathieu considère-t-il avoir en quelque sorte envoyé un message à ses adversaires avec son match en Suède ?

Je pense être totalement à même de retrouver le niveau que j'avais il y a deux ans. Mais la question que je me pose aujourd’hui est la suivante : serai-je capable de le faire à chaque tournoi, ou seulement de temps en temps ? Il est encore trop tôt pour se prononcer. Nous travaillons dur au quotidien pour que ça redevienne possible. Je suis toujours à la recherche d’émotions sportives, et j’ai plus que jamais l’ambition de « performer, » mais seuls mon corps et le temps me donneront les réponses. C'est sûr que ce match face à Tarek constitue un message important pour mes adversaires : ils ont vu ce que j’ai été capable de produire, et ils ne souhaiteront peut-être pas que je fasse la même chose contre eux. Du moins, je l'espère ...