Les Français sur le circuit PSA en 2019/20 : Grégory Gaultier & Camille Serme

Publié le : 29/05/2020 05:12:00
Catégories : L'actualité du squash

Certes, quelques tournois initialement prévus en 2019-2020 ont été reprogrammés (pour l'instant) à la fin de l'été. Mais après cinq mois de coupure forcée, on peut considérer que c'est une nouvelle campagne qui commencera et la période actuelle est l'opportunité de dresser un bilan de la saison. Depuis quelques semaines, nous mettons un coup de projecteur sur les 14 joueurs et joueuses Français qui figurent dans le top 100 mondial. Septième et dernier épisode aujourd'hui, avec Grégory Gaultier et Camille Serme.

Épisode 1 : Marie Stéphan & Sébastien Bonmalais

Épisode 2 : Auguste Dussourd & Benjamin Aubert

Épisode 3 : Énora Villard & Victor Crouin

Épisode 4 : Lucas Serme & Baptiste Masotti

Épisode 5 : Mélissa Alves & Mathieu Castagnet

Épisode 6 : Coline Aumard & Grégoire Marche

GRÉGORY GAULTIER : « SI J'AVAIS SU QUE JE ME SENTIRAIS AUSSI BIEN DÈS JANVIER, J'AURAIS JOUÉ PLUS DE TOURNOIS »

Grégory Gaultier – 37 ans, n°97 mondial, classement protégé n°12 (meilleur classement n°1 pendant 20 mois en 2009, 2014, 2015, 2017 et 2018), 40 titres sur le circuit PSA

Crédit photo : #WSFmensteams

2019-2020 en chiffres (en PSA)

  • 2 tournois : 3 matches, 1 victoire/2 défaites (33 %)
  • Meilleur résultat : 1/8è de finaliste du Tournament of Champions (Platinum, 195 000 $)
  • Évolution au classement (depuis juillet 2019) : ↓ 48 places

Sa saison en un coup d’œil

Les chiffres n'ont qu'une importance très relative quand on analyse la saison de Grégory Gaultier. Après 14 mois d'absence, en raison d'une grave blessure qui aurait pu mettre un terme à son immense carrière, le French General avait retrouvé la compétition au championnat du monde par équipe à Washington, avec notamment une démonstration face à James Willstrop en demi-finale. Quelques semaines plus tard, il effectue un retour gagnant sur le circuit PSA, en 1/16è de finale du ToC face à Omar Mosaad. Au tour suivant, il s'incline face à la star montante Mostafa Asal, après un match de grande qualité. Il croise à nouveau la route de Mosaad à Chicago, mais cette fois-ci c'est le géant Égyptien qui s'impose, en 5 jeux.

Grégory Gaultier vu par … Grégory Gaultier

« L'interruption est peut-être encore plus compliquée pour moi (que pour les autres joueurs) : j'ai été absent plus d'un an et à un certain stade je ne savais même pas si j'allais pouvoir rejouer. J'étais donc très enthousiaste à l'idée de retrouver le circuit et la compétition, de revoir tout le monde etc. Au début du confinement, j'ai eu un peu l'impression de revenir là où j'étais pendant ma blessure. C'était un peu frustrant mais ça ne sert à rien de se lamenter, il faut avancer. Le point positif, c'est que je peux consacrer cette période au renforcement de mon genou, car j'ai repris en étant loin d'être à 100 %. Mon premier objectif était de participer au championnat du monde par équipe, je n'étais pas à mon meilleur niveau mais j'ai quand même fait de bons matches. Ensuite, ça a été un peu mieux chaque semaine. Le problème, c'est que j'ai dû m'inscrire aux tournois PSA dès le mois de novembre, sans savoir où j'en serai physiquement quelques semaines plus tard, je ne savais pas du tout si je serais capable d'enchaîner. Si j'avais su que je me sentirais aussi bien au Tournament of Champions, j'aurais certainement programmé d'autres tournois avant Chicago, qui était cinq semaines plus tard. »

Source : PSA Squash TV, Beyond the Glass Episode 4

Avant son retour sur le circuit PSA, Grégory avait décroché une belle médaille avec les Bleus au championnat du monde par équipe (Crédit photo : Renan Lavigne)

L'avis du coach (Renan Lavigne)

« La première bonne nouvelle, c'est que Greg a repris la compétition, ce n'était pas acquis après une aussi longue absence. Sa présence au championnat du monde à Washington a été très bénéfique pour l'équipe. Concernant le circuit PSA, il a fait un très bon match contre Omar Mosaad à New York, et ça a été plus compliqué à Chicago : dans l'ensemble, il lui a manqué un peu d'endurance à la concentration dans les fins de jeu. Pour remédier à cela, il faut enchaîner les matches. Dans un premier temps, on avait programmé seulement un tournoi par mois mais on s'est aperçu en cours de route qu'il avait les capacités pour en faire plus. »

Le saviez-vous ?

456, c'est le nombre de jours écoulés entre sa demi-finale de l'US Open face à Ali Farag, soit le dernier match de Grégory Gaultier sur le circuit avant sa blessure, et son retour au Tournament of Champions contre Omar Mosaad. Le classement mondial étant établi sur un an, sa série de nombre de mois consécutifs dans le top 10 mondial s'est inévitablement arrêtée. C'était le 1er février 2019, et le French General a atteint le chiffre 154 ! Il est le recordman en la matière, mais attention à Mohamed El Shorbagy : le numéro 1 mondial, âgé de 29 ans, en est à 114 ...

Mohamed El Shorbagy (à droite) peut-il menacer le record de présence dans le top 10 mondial de Grégory Gaultier ? À suivre au cours des trois prochaines années ... (Crédit photo : PSA World Tour)

CAMILLE SERME : « PENDANT SA CARRIÈRE, ON A RAREMENT LE TEMPS DE RÉALISER CE QU'ON ACCOMPLIT »

Camille Serme – 31 ans, n°4 mondiale (meilleur classement n°2 en février, mars et octobre 2017), 15 titres sur le circuit PSA

Crédit photo : Lauranne Rochais

2019-2020 en chiffres (en PSA)

  • 8 tournois : 28 matches, 22 victoires/6 défaites (79 %)
  • Meilleur résultat : vainqueur de l'open de France (Silver, 73 500 $) et du Tournament of Champions (Platinum, 195 000 $)
  • Évolution au classement (depuis juillet 2019) : ↓ 1 place

Sa saison en un clin d’œil

Arrivée très affûtée à Nantes (après un gros travail estival entrepris avec son nouveau préparateur physique, Frédéric Pfeferberg), Camille Serme met fin à une série de 2 ans et demi sans titre. Elle remporte l'open de France dans une ambiance exceptionnelle, notamment en finale contre l'Américaine Amanda Sobhy. La suite ne va pas être à la hauteur de ses espérances. La numéro 1 française chute lourdement face à Nouran Gohar en demi-finale de l'US Open, avant de tomber de haut au championnat du monde individuel, au pied des pyramides : elle s'incline 11-9 au cinquième jeu face à la jeune Hania El Hammamy, alors qu'elle menait 2-0. La remise en question sera bénéfique, car Camille réalise un exploit inédit au Tournament of Champions. Tombeuse des n°1, 2 et 3 mondiales (Raneem El Welily, Nour El Sherbini et Nouran Gohar), elle décroche son quatrième titre majeur, à 31 ans. Sa fin de saison sera marquée par deux duels exceptionnels avec El Hammamy : à Chicago, elle s'impose 3-2 (avant de connaître une défaite frustrante face à El Sherbini), puis c'est au tour de l’Égyptienne de s'imposer au Black Ball Open. La Tricolore ne le sait pas encore, mais elle a disputé le dernier match de sa saison ...

Camille Serme vue par … Camille Serme

« Ma saison 2019-2020 ? Même s'il y a un peu d'irrégularité, j'ai remporté un tournoi majeur donc le bilan est forcément satisfaisant. Si on la prend l'ordre chronologique, elle avait bien commencé avec ma victoire à l'open de France. Ensuite, l'élimination en quart de finale du championnat du monde a été une grosse déception, et a entraîné une profonde remise en question avec mon entraîneur. J'ai pris conscience de certaines choses sur moi-même, et je ne me mets plus six pieds sous terre (sic) après une défaite. Ma victoire au Tournament of Champions a été exceptionnelle, tant par le résultat que par le fait de battre les n°1, 2 et 3 mondiales. Lors des derniers tournois avant l'interruption, je n'ai pas été aussi loin que j'aurais voulu. Mais je retiens la qualité des matches, notamment ceux contre Hania El Hammamy. C'était très serré, une fois ça a tourné de mon côté et l'autre fois c'était son tour. »

Après une défaite cruelle au championnat du monde face à Hania El Hammamy, Camille Serme (à gauche) a su se remettre en question ... (Crédit photo : #SquashByThePyramids)

L'avis du coach (Philippe Signoret)

« Camille a remporté deux titres dont un tournoi Platinum. C'est donc forcément une bonne saison, même si le championnat du monde individuel a été une grosse déception. Ce qui est important, c'est que cette saison lui a permis de mettre des marqueurs en vue des deux prochaines : je suis persuadée qu'elle va nous surprendre, notamment grâce aux nouvelles choses mises en place dans son jeu. On sait que Camille a un niveau de jeu qui lui permet de prétendre à la victoire dans n'importe quel tournoi. Si elle a été capable de regagner le ToC trois ans après, c'est tout sauf un hasard. La clé pour nous, c'est de la mettre dans les conditions mentales qui lui permettent d'évoluer à son meilleur niveau, car quand c'est le cas elle est capable de battre n'importe qui. (Sur le fait que la place de numéro 1 mondiale était à portée de fusil avant les deux derniers tournois de la saison). On en était conscients mais sans plus. À une époque, ça nous est arrivés de calculer quel résultat il fallait faire sur un tournoi pour atteindre telle ou telle place, mais avec l'expérience on a appris à se détacher de ça. »

Le saviez-vous ?

Depuis la retraite de Laura Massaro, Camille Serme est la seule joueuse sur le circuit à battre régulièrement les Égyptiennes. Outre sa faculté à élever (très haut) son niveau de jeu, une autre de ses caractéristiques est sa régularité : avant sa défaite en 1/8è de finale au Black Ball Open face à Hania El Hammamy, la Française avait atteint les quarts lors de ses 24 derniers tournois ! « J'ai entendu Jenny Duncalf parler de ça lors de la présentation de mon match contre Nour El Sherbini à Chicago, » raconte-t-elle. « Parfois, c'est bien de savourer un peu ce genre de choses, car on n'a pas souvent le temps de réaliser ce qu'on accomplit pendant sa carrière. » Autre statistique intéressante : Camille est une membre inamovible du top 10 mondial depuis octobre 2013, soit la deuxième plus longue série en cours derrière Raneem El Welily. Pour quelle raison sa longévité est-elle rarement mise en avant ? « Peut-être parce que Camille a été parfois un peu irrégulière dans ses résultats, » avance Philippe Signoret. « Mais malgré cela, elle a toujours fait ce qu'il fallait pour se maintenir dans ce top 10. »

... pour réaliser ce qui est peut-être le plus grand exploit de sa carrière au Tournament of Champions (Crédit photo : Tournament of Champions)

Notre série « Les Français sur le circuit PSA en 2019/20 » est maintenant terminée ! Rendez-vous sur le blog My Squash dès la reprise des compétitions ...

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