Les Français sur le circuit PSA en 2019/20 : Auguste Dussourd & Benjamin Aubert

Publié le : 24/04/2020 00:27:24
Catégories : L'actualité du squash

Certes, quelques tournois initialement prévus en 2019-2020 ont été reprogrammés à la fin de l'été. Mais après cinq mois de coupure forcée, on peut considérer que c'est une nouvelle campagne qui commencera et la période actuelle est l'opportunité de dresser un bilan de la saison, et notamment celle des 14 joueurs et joueuses Français qui figurent dans le top 100 mondial. Deuxième épisode aujourd'hui, avec Auguste Dussourd et Benjamin Aubert.

Épisode 1 : Marie Stéphan & Sébastien Bonmalais

AUGUSTE DUSSOURD, UNE SAISON COURTE MAIS FRUCTUEUSE

Auguste Dussourd – 24 ans, n°58 mondial (meilleur classement), 8 titres sur le circuit PSA

Crédit photo : Mikphotos

2019-2020 en chiffres (en PSA)

  • 5 tournois : 14 matches, 11 victoires/3 défaites (79 %)
  • Meilleur résultat : vainqueur de la Nash Cup (12 000 $) et de l'Aspin Cup (6 000 $)
  • Évolution au classement (depuis juillet 2019) : ↑ 10 places

Sa saison en un coup d’œil

Vainqueur de deux tournois 11 000 $ en mai dernier, Auguste Dussourd avait commencé la campagne 2019-2020 sur la même lancée. En septembre, le Cristolien réalise un doublé au Canada, sa victoire à l'Aspin Cup lui permettant même de décrocher un sésame pour le championnat du monde individuel : pas épargné par le tirage au sort, il s'inclinera sans démériter face au n°4 mondial, Karim Abdel Gawad. Gêné ensuite par un problème au pied, il atteint néanmoins les demi-finales à Boca Raton. Nous sommes le 7 décembre, et Auguste ne savait pas encore que sa saison PSA était terminée ... Il obtiendra quand même sa première médaille (en bronze) au championnat de France Élite, quelques semaines avant l'interruption due à l'épidémie de Covid-19.

Auguste Dussourd a remporté deux titres sur le circuit international en 2019-2020, dont la Nash Cup au Canada (Crédit photo : Nash Cup)

Auguste Dussourd par … Auguste Dussourd

« Même si je n'aurais pas pu rêver d'un meilleur début de saison avec ces deux titres, au final il n'y a pas grand chose à dire car j'ai disputé très peu de tournois. Je suis passé à côté de ma demi-finale au championnat de France (NDLR : il s'était nettement incliné face au futur lauréat, Lucas Serme). Dans les points positifs, j'ai gagné quelques places au classement, malgré deux zéros. »

L'avis du coach (Malcolm Tullis)

« Sur le plan sportif, le bilan de cette saison déjà terminée est plutôt positif : 2 titres en PSA, une première participation au championnat du monde individuel, un meilleur classement et un premier podium au championnat de France. En termes de maîtrise technique et physique, plusieurs objectifs ont également été atteints à l’entraînement. Impliqué et volontaire, Auguste prend de plus en plus la mesure du travail à accomplir au quotidien. Grâce aux nombreux débriefs (après les entraînements, les matches et les tournois), les fragilités se dessinent plus clairement. Une saison n’est pas un long fleuve tranquille, et les moments difficiles sont inhérents à la vie du sportif de haut niveau. Le savoir est une chose, le vivre en est une autre. Pour garder la motivation même si le tableau du prochain tournoi est « horrible, », savoir rebondir après une défaite (« jamais je ne dois perdre contre ce joueur »), et gérer les aléas (blessure au pied à Cleveland et défaite en quart de finale), il faut disposer des outils adaptés pour être plus adaptable. C'est le prochain bouchon à faire sauter pour se rapprocher du plus haut niveau mondial. Avec son préparateur mental Matthieu Benoit, Auguste poursuit un travail passionnant (dans lequel l’entraîneur doit être présent pour accompagner l’athlète) qui conditionne son évolution. L’importance des routines mentales avant, pendant et après le match, la gestion de l’environnement et son influence sur l’état d’esprit du joueur … autant de problématiques auquel il sera confronté dans les saisons à venir. »

Auguste Dussourd, en compagnie de son entraîneur Malcolm Tullis (Crédit photo : Mikphotos.fr)

Le saviez-vous ?

Auguste Dussourd avait dû batailler pour remporter ses deux titres en septembre au Canada, avec trois victoires 3-2 en cours de route. Tout sauf un hasard : lors des deux dernières saisons, le Parisien a disputé 9 matches en cinq jeux, et en a gagné 8 ! De quoi avoir des certitudes quand le money-time pointe le bout de son nez ...

BENJAMIN AUBERT, EN TROIS TEMPS

Benjamin Aubert – 22 ans, n°55 mondial (meilleur classement), 4 titres sur le circuit PSA

Crédit photo : Nicolas Barbeau

2019-2020 en chiffres (en PSA)

  • 6 tournois : 15 matches, 10 victoires/5 défaites (67 %)
  • Meilleur résultat : vainqueur du QSF No.3 2019 (6 000 $)
  • Évolution au classement (depuis juillet 2019) : ↑ 37 places

Sa saison en un clin d’œil

On peut diviser la saison 2019-2020 de Benjamin Aubert en trois parties. Elle avait superbement démarré à l'open de France avec une victoire au premier tour sur le champion d'Europe Raphael Kandra (n°27 mondial), l'une des plus belles de sa carrière. Sur sa lancée, il remporte son quatrième titre au Qatar, qui lui ouvre les portes d'une première participation au championnat du monde individuel. Au premier tour, il remporte le premier jeu face à Lucas Serme mais subit la loi de son coéquipier Annécien par la suite. S'en suit une période de doute à cause d'une douleur au genou, qui est toujours présente lorsque Benjamin débute sa campagne au Motor City Open début février. Pourtant, il va connaître trois jours exceptionnels, avec trois victoires sur des joueurs mieux classés dont Zahed Salem (n°15 mondial) et Abdulla Al Tamimi. Vainqueur du Qatari en 1h40 (!), le natif d'Amiens n'a plus d'essence dans le moteur et s'incline en demi face à Diego Elias (n°7), mais l'essentiel est ailleurs : ce résultat lui permet d'atteindre le meilleur classement de sa carrière et de se rapprocher du top 50 mondial !

2019-2020 avait idéalement commencé pour Benjamin Aubert, avec un succès sur le champion d'Europe Raphael Kandra à l'open de France (Crédit photo : Nicolas Barbeau)

Benjamin Aubert vu par … Benjamin Aubert

« Quand on débute une saison, on est souvent en manque de repères et en arrivant à l'open de France ça faisait trois mois que je n’avais pas disputé de match officiel. C'était mon premier tournoi Silver (grâce à une invitation) et je m'étais préparé tout l'été, j'avais donc vraiment envie de bien faire et j'étais un peu stressé. Le fait d'avoir réussi une belle performance m'a mis en confiance pour le tournoi qualificatif pour le championnat du monde au Qatar. J'ai manqué une belle opportunité en Inde dans un 20 000 $ contre Mahesh Mangaonkar, puis après le championnat du monde j’ai commencé à avoir des douleurs au tendon rotulien. À Valence, non seulement le résultat n'était pas terrible (défaite en quart) mais l'état d'esprit n'était pas non plus au rendez-vous, j'étais focalisé sur mon genou pendant tous les matches. Cette période a été difficile. Je pouvais m'entraîner 3-4 jours sans douleur, et soudainement je n'étais plus être capable de faire une fente voire même du vélo. Du coup, j'étais contraint au repos pendant quelques jours, et ce cycle a duré plusieurs semaines. Je me suis donc rendu à Détroit sans aucun objectif de résultat. J'ai enchaîné les victoires au point de me retrouver en demi-finale, mais la marche était trop haute face à Diego Elias et je n'avais plus d’énergie. Mon tournoi suivant devait être Boston, mais dix jours avant j'ai appris que les vols vers les États-unis étaient suspendus. Ensuite, la situation a empiré de jour en jour, jusqu'à l'interruption du circuit. »

L'avis du coach (Renan Lavigne)

« Effectivement, la saison de Benji avait bien commencé avec sa victoire contre Raphael Kandra puis sa qualification au championnat du monde. Il avait beaucoup misé sur cette compétition et son premier tour contre Lucas Serme, mais ce dernier a bien joué le coup. Ensuite, il a été gêné par cette blessure au tendon rotulien, à tel point qu'il ne voulait pas aller à Détroit. La suite on la connaît, mais on sait que les joueurs réalisent parfois leurs meilleures performances lorsqu'ils n'ont aucune attente. Il était motivé à l'idée de disputer le championnat de France, mais il est allé tellement loin aux États-Unis qu'il ne pouvait plus revenir à temps ... »

Le saviez-vous ?

Sa victoire face à Abdulla Al-Tamimi en quart de finale du Motor City Open est non seulement l'une des plus belles de Benjamin Aubert, mais aussi le match le plus long de sa jeune carrière. Face à un joueur qui a brillé en 2019-2020 (il avait sorti Mohamed Abouelghar la veille), le Français a tout d'abord mené 2 jeux à 0, avant de voir le Qatari arracher les deux suivants. Loin de s'effondrer, il dominera la manche décisive pour s'imposer en 1h40, 13-11, 11-5, 12-14, 13-15, 11-3.

La victoire de Benjamin Aubert sur Abdulla Al Tamimi après un match marathon en quart de finale à Détroit est peut-être le point d'orgue de sa saison (Crédit photo : Motor City Open)

Lors de son magnifique parcours à Détroit, Benjamin Aubert jouait avec la nouvelle raquette squash Tecnifibre Carboflex 125 Airshaft. Ce modèle signature du numéro 1 mondial Mohamed El Shorbagy est disponible sur My Squash.

Dans le troisième épisode de notre série « Les Français sur le circuit PSA en 2019/20 » à paraître vendredi prochain, nous reviendrons sur la saison d'Énora Villard et Victor Crouin.

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