L'Open de France Junior souffle sa vingt-cinquième bougie

Gros plan : Open de France Junior, un rendez-vous incontournable

L'Open de France Junior est l'un des grands rendez-vous de l'année pour le squash Français : de jeudi à dimanche, 274 jeunes - dont de très nombreux Tricolores - s'affronteront sur les parquets Lillois. Présentation.

Victor Crouin sera la tête d'affiche de l'Open de France Junior ce week-end à Lille (Crédit photo : Open de France Junior) 

Le tournoi fête deux dates marquantes cette année. « C'est non seulement la vingt-cinquième édition, mais aussi la dixième qui aura lieu à Lille, » indique Dominique Fontanon, président de l'association organisatrice, poste auquel il a succédé à Michèle Lecomte (véritable instigatrice du projet et malheureusement décédée en 2011). Tout d'abord installé à Strasbourg puis à Marseille, ce tournoi de squash - qui bénéficie du label Super Série - a ensuite déménagé dans le Nord, « principalement pour des raisons géographiques, » précise Fontanon. « C'est une région qui est facile d'accès pour des jeunes de nombreux pays, que ce soit l'Angleterre, la Belgique, les Pays-Bas etc. Il y a quelques années, on avait même dépassé les 300 participants, ce qui nous avait obligé à fonctionner sur trois clubs. On était passé sous la barre des 250 en 2017, mais ça repart à la hausse cette année. » Ce sont pas moins de 274 jeunes, en provenance de nombreux pays, qui fouleront dès jeudi les parquets du WAM (Wambrechies) et du TUB (Bondues). Parmi eux, près d'une centaine de Français, dont nous vous présentons les meilleures chances de médaille ci-dessous. « L'Open de France Junior, c'est aussi tous les gens qui travaillent dans l'ombre : les bénévoles, les arbitres, les clubs qui nous reçoivent, sans oublier le traiteur qui vient depuis de nombreuses années. Il y a évidemment le bureau de l'association qui s'investit énormément : Jean-Claude Cayzac, Fred Lecomte et sa compagne. Moi je suis là pour filer un coup de main mais comme tous les présidents je fais principalement de la représentation, » affirme en souriant celui qui est également secrétaire général de la Fédération Française de Squash et président de la Ligue Occitanie, preuve de son investissement pour le squash. Quand on lui demande quels sont ses souvenirs marquants de cette épreuve, il répond sans hésiter. « Sur le plan personnel, la première édition sans Michèle à mes côtés a été un moment très émouvant, et ensuite il y a également eu le départ d'André Delhoste (ancien entraîneur national qui vit désormais aux États-Unis). » Sur le plan sportif, Fontanon a en tête l'image des « deux Serme, Camille et Lucas ensemble sur le podium, je ne me souviens plus en quelle année (NDLR : c'est arrivé trois fois, en 2005, 2006 et 2007). Quand on voit les noms qui figurent au palmarès (Serme, Gaultier, mais aussi Ashour !), ça permet de se rendre compte de l'importance de ce tournoi ! »

Comme d'habitude, le club du WAM fera le plein pour un tournoi dont Dominique Fontanon (à droite) est l'une des pierres angulaires (Crédits photo : SiteSquash) 

Après un cru 2017 moyen (une seule médaille de bronze), le squash Français a plusieurs espoirs de podium cette année. Tour d'horizon des principales chances Tricolores, avec l'aval de Fred Lecomte, responsable du haut niveau : en -13 ans filles, la petite Lauren Baltayan (10 ans), récente médaillée de bronze au British Junior Open en -11 ans. Chez les garçons, Melvil Scianimanico (tête de série 2), Axel Diet, Antonin Romieu ont tous les trois eu de très bons résultats en tournoi européen ces derniers mois. En -15 ans filles, on pense évidemment à Ninon Lemarchand (TS2), troisième en -13 ans en 2016, mais Mahé Asensi peut également tirer son épingle du jeu, alors que pour les garçons Laouenan Loaec est celui qui a la plus grande expérience internationale. Sa sœur Yuna, finaliste en Suède cette saison, est tête de série 2 en -17. Une catégorie où Toufik Melhalfi (TS 3/4) peut légitimement briguer un podium, Manuel Paquemar faisant partie des outsiders. Enfin, pourrait-on avoir deux Français sur le podium en -19 ans garçons, comme en 2016 ? Victor Crouin est grand favori, mais Edwin Clain a aussi ses chances au vu de sa progression récente.

Les autres news de la semaine du squash

--- Ali Farag a renoué avec la victoire, après plusieurs places de demi-finaliste et de finaliste sur les tournois de squash majeurs. Le numéro 3 mondial a remporté en Suède son onzième titre en carrière, le premier depuis l'US Open à l'automne dernier. En finale, l'Égyptien a contrôlé le match pour venir à bout de l'homme fort du circuit ces dernières semaines, Simon Rösner. Après la perte du deuxième jeu, Farag a dominé la fin du match pour s'imposer 11-7, 6-11, 11-3, 11-5 en 51 minutes. « Je suis ravi de gagner ce tournoi, » a-t-il déclaré après le match (Source : PSA World Tour), « j'en avais eu de très bons échos mais il a dépassé mes attentes. Après avoir perdu le deuxième jeu, j'ai bénéficié des excellents conseils de Tarek Momen (battu par Rösner en demi-finale). » La journée du premier tour avait été cruelle pour les deux Français en lice. Battu en cinq jeux alors qu'il menait 2-0 contre Momen, Mathieu Castagnet pourra néanmoins retirer des motifs de satisfaction de son match, ayant rivalisé pendant 1h37 avec l'un des joueurs les plus en forme sur le circuit depuis le début de la saison. « J'avais l'impression de jouer contre un surhomme, c'était surréaliste, » dira l'Égyptien après le match pour qualifier la défense de Castagnet. « Je pense avoir très bien joué, mais ça faisait longtemps qu'il n'avait pas évolué à ce niveau. » S'il parvient à enchaîner les tournois sans pépin physique, nul doute que le Français a les moyens de se rapprocher du classement qu'il avait atteint dans la hiérarchie du squash mondial au printemps 2016 (6ème). Il était d'ailleurs de retour sur les courts moins de 48 heures plus tard en Bundesliga, et a pu engranger de la confiance en gagnant ses deux matches. À Linköping, Grégoire Marche avait subi le même sort que son équipier en sélection : il menait 2 jeux à 0 contre Daryl Selby mais a « souffert de crampes à partir du troisième jeu, ensuite je ne suis plus parvenu à respecter mon plan de jeu. Mais bravo à Daryl qui s'est battu jusqu'à la fin. » Pour les deux Français, la prochaine échéance sera le Windy City Open à Chicago, où ils devront passer par les qualifications (à partir du 20 février). Un tournoi où Farag et Rösner pourraient se retrouver en quarts de finale ...

Après l'US Open, Ali Farag a remporté son deuxième titre de la saison en Suède (Crédit photo : PSA World Tour)

--- Quatre autres tournois de squash avaient lieu sur le circuit la semaine dernière. En Inde, la finale du Vedanta Squash Open (35 000 $) était un remake de celle qui avait eu lieu sur un 50 000 $ à Bombay en novembre dernier. Le résultat a été le même, mais le héros local Saurav Ghosal s'en est cette fois sorti de justesse pour battre Nicolas Müller, 12-10 au cinquième jeu alors que le Suisse avait écarté deux balles de match juste avant. C'est le huitième titre pour l'Indien, qui a atteint son meilleur classement début février et pourrait se rapprocher du top 10 en cas de bonne performance à Chicago dans quelques jours. Côté Français, déception pour Lucas Serme, sorti par la wildcard Mahesh Mangaonkar au premier tour. « Je suis tombé sur un adversaire porté par son public, qui a mis constamment beaucoup de poids dans la balle sur un court très chaud et rapide, » raconte-t-il sur la page Facebook d'Oliver France. « J'étais sous pression tout le match et je n'ai pas réussi à prendre le jeu à mon compte. » Auparavant, son équipier à Créteil Auguste Dussourd avait été éliminé en finale des qualifications. 

À 31 ans, Donna Urquhart et Saurav Ghosal connaissent actuellement l'une des meilleures périodes de leur carrière (Crédits photo : SquashSite / PSA World Tour)

--- Un peu comme Ghosal, Donna Urquhart joue peut-être actuellement le meilleur squash de sa carrière, à 31 ans. Quelques semaines après sa victoire à Monte-Carlo, l'Australienne a remporté son deuxième tournoi 25 000 $, à Cincinatti. La gauchère - qui avait poussé Camille Serme dans ses retranchements au ToC - a été dominante toute la semaine, ne perdant aucun jeu en quatre matches, y compris en finale contre l'Anglaise Victoria Lust. Grâce à ce succès, son onzième sur le circuit, elle devrait se rapprocher de son meilleur classement (actuellement 15ème, elle a été 13ème en 2011). 

--- Très belle semaine pour le squash Indien, puisque Vikram Malhotra s'est imposé à Atlanta. En finale, l'élève de Thierry Lincou a battu l'Égyptien et tête de série n°1, Mohamed Reda. Pour son premier tournoi en 2018, le Français Vincent Droesbeke avait été éliminé en finale des qualifications.

--- Aifa Azman continue sur sa lancée. Lauréate du British Junior Open en -17 ans début janvier, la jeune Malaisienne a remporté son deuxième tournoi 5 000 $ dans son pays. Chez les hommes, la finale 100 % Hong Kongaise a vu la victoire de Tang Ming Hong.

--- Plusieurs championnats nationaux de squash avaient lieu en Europe le week-end dernier : en Espagne, Borja Golan est toujours le patron et empoche son seizième titre, alors qu'à 19 ans Cristina Gomez monte sur la plus haute marche du podium pour la deuxième fois de suite. En Autriche, Aqeel Rehman est sacré pour la douzième fois, alors que Birgit Coufal a pris sa revanche de l'an dernier contre Jacqueline Peychar. En Irlande, Arthur Gaskin s'est retiré du circuit pro il y a quelques semaines mais cela ne l'a pas empêché d'être titré pour la sixième fois, alors que Sophie O'Rourke (17 ans) est la plus jeune championne nationale de l'histoire de son pays. Enfin, bis repetita pour Piedro Schweertman aux Pays-Bas (deuxième titre après celui de 2017), alors que Milou van der Heijden a mis fin à une série de deux finales perdues, récupérant ainsi la couronne glanée en 2014 et 2015.

Plusieurs championnats nationaux avaient lieu le week-end dernier (Crédits photo : Milou van der Heijden, Aqeel Rehman, cadenaser.com)

Les rendez-vous squash de la semaine

--- D'autres championnats nationaux ont lieu cette semaine, dont deux des plus prestigieux. En Angleterre, Nick Matthew cherchera à tirer sa révérence (sauf s'il continue à disputer l'épreuve après l'arrêt de sa carrière pro) par un dixième sacre. Ses principaux challengers seront comme d'habitude James Willstrop et Daryl Selby, mais la jeune génération du squash Britannique, à l'image de Declan James et l'Écossais Greg Lobban, sera à surveiller. Chez les femmes, le plateau est très relevé, avec pas moins de six joueuses parmi les seize meilleures mondiales. Laura Massaro, cinq fois titrée, est favorite, mais aura fort à faire avec la concurrence de Sarah-Jane Perry, Alison Waters et la Galloise Tesni Evans. En Égypte, Mohamed El Shorbagy ne défendra pas son titre acquis l'an dernier aux dépens de son frère Marwan, l'un des prétendants cette année mais il n'est pas le seul : Ali Farag, Karim Abdel Gawad, Tarek Momen et Mohamed Abouelghar sont les autres joueurs du top 10 mondial présents. Chez les femmes, les quatre stars du squash Égyptien seront là : lauréate l'an dernier, Nouran Gohar aura fort à faire pour récidiver face à Nour El Sherbini, Raneem El Welily et Nour El Tayeb, toutes les trois en grande forme actuellement (Source : http://pharaohsquash.com/2018Nationals.htm)

Nick Matthew conserveront-ils leur titre de champion(ne) de Grande-Bretahne à Manchester ce week-end ? (Crédit photo : www.nationalsquashchampionships.com)

Après un début d'année 2018 très chargé, il y aura seulement deux tournois PSA cette semaine, dont le plus important au Canada (50 000 $), les qualifications ayant eu lieu le week-end dernier. Embêté par une blessure depuis quelques semaines, Diego Elias cherchera à se relancer à Toronto, où ses principaux adversaires seront Ryan Cuskelly et les Hong-Kongais Max Lee et Leo Au.