Avec la génération actuelle, il faut être hyper connecté

Publié le : 14/08/2017 11:53:48
Catégories : L'actualité du squash

À 42 ans, Renan Lavigne dirige le Pôle France basé à Aix-en-Provence depuis 2012. Sur place, le sélectionneur national masculin entraîne neuf champions, et mène une vie de stakhanoviste de la petite balle noire.

Son rôle au quotidien et tout au long de la saison, la magnifique année de l’élite hexagonale, la santé du squash français en général, l’approche des Championnats du Monde de novembre à Marseille, les Jeux Mondiaux et la nécessité de devenir un jour sport olympique : nous avons abordé tous les grands sujets avec RENAN LAVIGNE, le sélectionneur national masculin, en poste depuis novembre 2012 après une superbe carrière de joueur jusqu’au au top 20 mondial.

Entretien-fleuve passionnant en deux parties (1/2).

 

1- SON RÔLE AU QUOTIDIEN

 

Jongler entre les profils.

« Au-delà de mon rôle de sélectionneur de l’équipe nationale masculine, je suis aussi entraîneur de neuf garçons au Pôle France d’Aix-en-Provence : le numéro 1 mondial Grégory Gaultier, mais aussi Grégoire Marche, Mathieu Castagnet, Christophe André, Baptiste Masotti, Geoffrey Demont, et les trois juniors : Benjamin Aubert, Sébastien Bonmalais, et bien sûr le n°1 européen de la catégorie Victor Crouin.

Renan Lavigne et le groupe France squash

Une des difficultés consiste à jongler entre leurs calendriers respectifs et donc leurs absences, mais aussi leur niveau forcément disparate. Il y a un énorme travail de planification de séances, et chacun est censé m’envoyer ses retours dès que possible, même si ce sont souvent les mêmes qui le font. En ce moment, il n’y a par exemple pas de tournois, mais c’est une période cruciale afin de bien se préparer pour début septembre. »

 

Whatsapp, SMS, wifi… : un entraîneur hyper connecté.

« Comme je n’ai un adjoint que dix mois de l’année, et que j’ai pris deux semaines de congés pour la première fois depuis Noël, ils se trouvent actuellement en autonomie. J’essaye de décrocher, mais je reste toutefois en contact. Comme durant le reste de l’année quand je ne suis pas avec eux, je communique essentiellement via Whatsapp, ou parfois par SMS quand le wifi local n’est pas au top. Les gars d’aujourd’hui, et surtout les jeunes, sont hyper connectés, c’est donc important d’utiliser ces technologies pour maintenir le lien. »

 

Être partout à la fois.

« J’essaye de tout regarder. Via Squash TV, et surtout les liens des tournois où je retrouve le streaming des matches en direct, ou en replay si je ne suis pas dispo. Cela constitue un boulot énorme, entre les décalages horaires, les matches de l’un qui se jouent pendant l’entraînement de l’autre…

Pour le Championnat du Monde juniors en Nouvelle-Zélande d’il y a trois semaines, j’ai par exemple prévenu ma famille que j’allais me lever toutes les nuits pendant une semaine pour regarder les rencontres de Victor Crouin, qui débutaient entre 2 h et 5 h du matin. J’envoyais des consignes au sélectionneur junior Yann Menegaux, avec qui j’étais en lien permanent. Ça fait partie du job, sachant que le gars que j’entraîne à 9 h du matin, il s’en fout que je me sois couché à 6 h… (rires) »

 

2- LA SAISON EXCEPTIONNELLE DU SQUASH FRANÇAIS

 

Gaultier numéro 1 mondial et qui a gagné plusieurs World Series, Camille Serme numéro 2 mondiale également vainqueur de plusieurs « Grand Chelem », l’équipe de France championne d’Europe seulement pour la deuxième fois, des victoires en tournoi pour de nombreux Tricolores, la 2e place planétaire de Victor Crouin chez les juniors… Le squash français a vécu une saison exceptionnelle. Renan Lavigne analyse.

Renan Lavigne et le groupe France hommes squash 

Gaultier, ce phénomène.

« Si Greg en est là aujourd’hui, numéro 1 mondial à 34 ans (un record), il le doit évidemment à son talent, mais aussi à son abnégation, à son acharnement au quotidien. C’est quelqu’un d’obsessionnel dans le travail, qui récolte ce qu’il mérite. Il surfe sur une vague incroyable, et c’est très agréable de se trouver avec lui sur un tournoi, car on sent qu’il peut aller au bout à chaque fois. »

 

L’élite au diapason…

« Nos meilleurs compétiteurs vivent aussi une période faste. Est-ce que cela reflète une explosion du squash français ? Je pense que c’est plutôt le résultat du travail d’individus et d’individualités. Une de nos forces, c’est qu’il y a souvent eu de l’émulation. La période des Lincou-Lavigne-Arcucci-Gaultier, même si ce dernier est plus jeune, a permis de se tirer la bourre et de progresser. Idem par la suite avec Grégoire Marche et Mathieu Castagnet, et aujourd’hui avec nos trois juniors Crouin-Aubert-Bonmalais qui profitent d’une vraie émulation. »

 

 … les autres un peu moins.

« Derrière, c’est un peu plus poussif, mais pas alarmant. Je regarde beaucoup les résultats des jeunes, et ce n’est pas super, hormis quelques belles exceptions. Mais si le travail se poursuit comm il faut, il n’y a pas de raison que ça n’évolue pas dans le bon sens.

Plus globalement, le niveau général dans les tournois se maintient, mais on s’aperçoit qu’on manque de renouvellement chez les compétiteurs. On voit aussi moins de jeunes dans les tournois, signe que les temps et le modèle économique ont changé. À mon époque, je n’hésitais pas à parcourir des kilomètres et des kilomètres pour me mesurer aux autres. Aujourd’hui, avec la crise, les gens se déplacent moins facilement sur les longues distances. »

 

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Agenda Squash

PSA

  •        City of Greater Bendigo International 2017 (Bendigo, Australie) – 15 au 20 août - 5 000 $ (hommes) + 5 000 $ (femmes)

 

Autres

  •       Championnat d'Asie junior individuel (Amman, Jordanie) – 15 au 19 août – garçons et filles

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